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N° 766 -- Octobre 2010


CONTRIBUTEURS

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Mémoires vives (CDHA)
N° 47, 1er trimestre 2011

          Il est un fait incontestable qu’une armée moderne qui a compté jusqu’à 561 000 hommes en armes, qui avait gagné la guerre sur le terrain et dans la conquête des âmes, a été, sur décision politique, vaincue par  des rebelles qui, à l’apogée de leurs effectifs en 1958, étaient 25 000 en Algérie. Et des rebelles qui        n’étaient  plus  que  5 000 au moment du cessez-le-feu en 1962, maintenus à ce nombre grâce aux mesures prises en leur faveur par notre gouvernement – qui donna in fine l’Algérie au pire ennemi de la France et du peuple algérien : le GPRA.

          Étant entendu qu’une armée conventionnelle n’est pas en mesure de venir à bout d’une guerre subversive sans le concours de la population, il est reconnu que cette guerre a été gagnée grâce à la présence des 263 000 autochtones engagés à nos côtés – et qui constituaient 75 % de notre corps de bataille (pour une population de 17 % de celle de la France).

          Ajoutons à cela que ces rebelles ont été prêts, à cinq reprises, à déposer les armes et à conclure "la paix des braves"qui leur avait été proposée. Oui, cinq fois, la paix sera à notre portée, et cinq fois, les politiques n’en saisiront pas la chance : une 1re fois dans la liesse de mai 1958 ; une 2e fois à la fin de 1958 avec l’affaire Si Khaled ; une 3e fois en juin 1960 avec l’affaire Si Salah ; une 4e fois en avril 1961 avec le refus de la solution du bachaga Boualam ; et enfin une 5e fois, en juin 1962, avec l’accord OAS-FLN de l’intérieur.

          Conservant une blessure jamais refermée à ce jour à la mémoire des 15 009  fils  de France et des
4 550 fils d’Algérie tombés au champ d’honneur, ayant servi en Algérie de 1956 à 1968 (jusque six ans après l’indépendance) à la tête d’unités de supplétifs et au sein d’une population autochtone qu’il a bien connue et à laquelle il s’était profondément attaché, le lieutenant-colonel (H) Armand Bénésis de Rotrou (‘’Armand’’, de son nom de guerre chez Bigeard), nous livre ces vérités dans son livre que les critiques définissent comme « Non un livre de plus sur la guerre d’Algérie » ; ou «Un témoignage authentique, souvent inédit, absolument incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire véridique de cette période» ; et encore «Apporte une conviction et une émotion qu’un livre d’histoire ne peut apporter» ; ou bien encore (de l’étranger) «Remet en cause beaucoup d’idées reçues» et «Chasser la misère (la devise du commando ‘’Georges’’) s´inscrit dans le rêve d´Albert Camus».

          Parmi les temps forts de son long séjour en Algérie, ‘’Armand’’ retiendra ses premières années à pacifier les douars du Sud oranais ; ses deux ans et demi d’officier adjoint du commando ‘’Georges’’ qu’il a dû quitter précipitamment en raison d’une affaire politico-disciplinaire liée à l’OAS ; son temps à la tête d’une compagnie isolée du Constantinois dont il sauvera la harka du massacre en contrevenant aux ordres reçus ; et enfin son séjour dans une Algérie et un Sahara indépendants, au contact de populations chaleureuses, dont celle d’un village qui avait imaginé d’empêcher son unité de quitter le pays en dressant des barrages humains sur les pistes.

          Tourné vers l’avenir, anticipant sur les futures relations franco-algériennes, ce livre se termine sur un message d’espoir, ‘’Armand’’ attestant, vérité mal connue, que la France aurait pu, au minimum, quitter l’Algérie la tête haute, en léguant un pays prospère et ami à ses habitants.

                                                   Lieutenant-colonel (H) Yves boualam
                                                                (Neveu du Bachaga)
                                                                                           

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                                                                   RIVAROL                                              

                                              N° 2904, page 10 − 7 mai 2009
                                             Rubrique « Lus et commentés »

                                                          
          L’auteur, officier de réserve, a servi en Algérie comme volontaire de 1956 à 1962. Et principalement dans les rangs du prestigieux commando Georges formé à partir de fellaghas ralliés par Bigeard dans le secteur de Saïda et dont on connaît la fin épouvantable en 1962. À ce moment-là, Armand Bénésis de Rotrou n’est plus sur place, ayant été muté dans le Nord constantinois. Mais il a recueilli sur cette tragédie des témoignages qui font Mal.

          Avec leur publication il a voulu aussi, en parallèle de sa propre biographie de combattant de pointe, expliquer les différents épisodes de la guerre d’Algérie. À côté de pages détaillées sur l’organisation militaire, les armements, le matériel, l’environnement humain, le commandement (toutes choses par ailleurs très utiles), il montre bien la répercussion des événements politiques, surtout à partir du décrochage de la politique gaullienne, sur le fer de lance de l’armée directement au combat avec ses supplétifs, et le piège qui se referme sur elle. Surtout en 1961, après la prétendue trêve unilatérale qui permit au FLN de se reconstituer en partie et la naissance de l’OAS. Avec laquelle l’officier a eu des contacts indirects et que le commando Georges faillit rallier.

          Au fil des pages, l’auteur donne des détails inédits et des noms. Confirmant ainsi que Bigeard fut près de basculer en janvier 1960 du côté des Barricades. Qu’un officier (dont il donne l’identité) était une taupe OAS à l’état-major du général Katz à Oran. On lira en annexes des documents officiels « secrets » démontrant que durant l’été 1962, les autorités militaires étaient parfaitement informées des massacres des harkis. Et que ici et là il y eut des complicités pour transférer illégalement en France les persécutés, 22 000 (avec leurs familles) au total. Mais ce ne fut qu’une minorité.

          Après 1962, l’auteur continuera de servir en Algérie et au Sahara dans les bases nucléaires et le centre de tirs d’Hammaguir, puis au Tchad (qu’il n’évoque pas) avant de quitter l’armée. On sent que pour lui l’essentiel reste ces « brûlures de l’histoire », cette victoire gâchée et salie. Et, de 1962 à nos jours, l’incompréhension et/ou l’amnésie de la métropole. C’est la conclusion de cette « expérience variée, passionnante avant d’être douloureuse » comme l’écrit dans sa préface le général Maurice Faivre.

                                                                                                                            J.-P. A.

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Interview de l'auteur par :


                                                 Flash infos magazine
                                      N° 16 du 18 juin 2009 


Armand Bénésis de Rotrou a dit :

« Nous devons continuer à œuvrer au rétablissement des liens qui existaient entre les Français et les Algériens avant 1962 »


F.I.M.

Le général Faivre, préfacier de votre ouvrage, écrit que votre parcours « Est original par rapport à celui d’autres officiers et met en lumière des données qui sont intéressantes pour l’histoire »

A.B.R.

De 1956 à 1968, c’est-à-dire jusque six ans après son indépendance, j’ai parcouru l’Algérie d’est en ouest et du nord au sud du Sahara, toujours sur le terrain et immergé dans la population autochtone, une population que j’ai bien connue, ayant constamment servi dans des unités de quadrillage ou de harkis, puis, après l’indépendance, dans de petites localités.

F.I.M.

Depuis près de cinquante ans, les générations qui se succèdent vivent sur le constat d’une rupture franco-algérienne. Est-ce une fatalité ?

A.B.R.

Fort heureusement non. De 1958 à 1962, le malheur a voulu que, refusant la main tendue par le F.L.N. de l’intérieur, la France soit passée cinq fois à côté de la paix et que, in fine, elle ait livré l’Algérie à l’aile islamiste et radicale du G.P.R.A., c’est-à-dire à notre pire ennemi, et, qui plus est, au pire ennemi du peuple algérien.

N’oublions pas que, dixit le bachaga Boualam, un autochtone, 80 % des Algériens étaient francophiles, et que c’est grâce à eux que nous avons gagné la guerre, eu égard aux 223 000 des leurs qui combattaient à nos côtés et qui représentaient la grande masse du corps de bataille.

Et 223 000, c’était quatre fois le nombre des rebelles, à l’apogée de leur puissance, présents en Algérie, en Tunisie et au Maroc.

On ne peut pas refaire l’histoire, et sans oublier les centaines de milliers d’innocents massacrés et le million d’autres chassés de chez eux dans la panique et l’épouvante, nous devons, avec un esprit neuf et en affirmant la vérité, continuer à œuvrer au rétablissement des liens qui existaient entre les Français et les Algériens avant 1962 ; liens qui reposaient sur un équilibre établi par 130 ans de vie commune réelle, bien qu’imparfaite.


                                                                                  Propos recueillis par Fabrice DUTILLEUL 
                                                                                                    Dualpha éditeur

                                                     
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